Le Professeur Robert Waldinger, psychiatre états-unien, professeur à la Harvard Medical School, vient de publier fin 2015 en sa qualité de quatrième directeur de l’étude d’Harvard sur le développement adulte les résultats obtenus.
Cette étude a commencé en 1938, portant sur 724 hommes suivis et interrogés tout au long de leur vie. Elle est la plus longue jamais réalisée sur la vie adulte. Elle a duré à ce jour 75 ans et se poursuit aujourd’hui sur les 2000 enfants de ces hommes.
Pour Robert Waldinger, cette approche scientifique contredit l’idée préconçue que la clé du bonheur réside dans l'aisance financière, la réalisation dans le travail ou la célébrité, venant spontanément à l’esprit de la jeune génération spontanément interrogée.
La recette pour vivre longtemps, heureux et en bonne santé, réside dans la qualité des relations que nous avons avec les autres !
Les liens sociaux sont très bons pour l’être humain...
Les personnes ayant davantage de relations avec leur famille, leurs amis, la communauté, sont plus heureux, vivent plus longtemps et sont en meilleure forme physique que les personnes ayant moins de relations.
Aristote, dans son traité La Politique, définit l’homme comme un animal politique (anthropos phusei politikon zoon). Il montre ainsi que la Polis ou cité est la communauté humaine parfaite, qui permet non seulement la satisfaction des besoins des individus mais aussi leur épanouissement intellectuel et affectif. L’homme devient homme parmi les autres, en vivant dans une société régie par des lois et des coutumes. L’homme développe son potentiel et réalise sa fin naturelle dans un contexte social. Dans l'Éthique à Nicomaque, cette fois, Aristote définit le bonheur (eudaimonia) et en propose deux modèles : un bonheur contemplatif, propre aux dieux, et un bonheur découlant de la vie politique, accessible aux hommes. Pour Aristote, si l’homme vit en société c’est pour y réaliser son bonheur.
Dean Ornish, médecin spécialiste états-unien de cette question,
souligne que "la science accumule les preuves du rôle bénéfique et guérisseur de l'amour, de l'intimité partagée, de la chaleur humaine, de l'appartenance à une communauté, du pardon, de l'altruisme et du service aux autres."
L'amour est un remède simple, naturel et puissant. A consommer sans modération !
… quand la solitude « tue »
À l’inverse, la solitude est « toxique », et peut « tuer ». Les personnes qui sont plus isolées qu’elles ne le voudraient se sentent moins heureuses, leur santé décline plus tôt, dès le milieu de la vie. De surcroît, les capacités de leur cerveau déclinent plus vite, et leur durée de vie est plus courte que celles des personnes qui ne sont pas seules.
Cette donnée a une résonance toute particulière si l’on regarde de près la population française. En effet, en 2013, la Fondation de France a publié un rapport sur les solitudes en France qui montre que, depuis 2010, l’isolement relationnel est en progression continue. Selon cette étude, 5 millions de personnes sont seules, soit 12 % des plus de 18 ans.
Les chercheurs de la Fondation de France distinguent l'isolement vécu de l'isolement ressenti. Le rapport précise : « Dans certains cas, c’est moins la fréquence des contacts sociaux que la qualité de la relation qui est cœur du sentiment d’isolement. »
Mode d’action
Privilégier la qualité des relations et des pensées
C’est la qualité des relations avec les proches qui compte pour être heureux et en bonne santé tout au long de notre vie. Robert Waldinger met deux points en avant :
« Les relations chaleureuses » ont un effet protecteur sur notre santé. Dans l’étude, les chercheurs ont remarqué que les quinquagénaires satisfaits des relations entretenues avec leurs proches deviennent des octogénaires heureux et en bonne santé.
Les relations aimantes atténuent et même préservent des aléas liés à l’âge. Les personnes heureuses et toujours complices, avec leur conjoint par exemple, sont heureuses malgré des douleurs physiques. À l’inverse, la douleur psychique et émotionnelle augmente la douleur physique. Les relations de qualité protègent le cerveau et le réseau neuronal lorsque les pensées émises sont nourries d’harmonie et de bienveillance
Bâtir des relations durables
Robert Waldinger souligne que les personnes qui sont dans une relation durable à un âge avancé, qui savent qu’elles peuvent compter l’une sur l’autre, ont une mémoire mieux affûtée et cela plus longtemps. À l’inverse, la mémoire décline plus tôt chez les gens installés dans une relation incertaine.
Robert Waldinger n’oublie pas de préciser qu’une relation durable n’est pas une vie lisse, sans disputes ou accrocs, mais simplement le fait de savoir que l’on a un soutien solide, un roc pour les coups durs, qui commence par l’estime de soi. Comment aimer les autres en confiance si je ne m’aime pas ?
Les relations profondes bonnes pour notre santé : une sagesse vieille comme le monde
Vieille comme le monde oui, mais difficile à mettre en œuvre au quotidien. Il n’y a pas de solution miracle pour les relations avec la famille, les amis, les collègues, les voisins, si ce n’est de se souvenir à chaque instant qu’être aimant, gentil, prévenant et communiquer avec toutes ces personnes chaque jour, chaque année, tout au long de la vie est la clé de notre bonheur. Là se trouve notre santé physique et psychique, fruit de la paix de l’âme et de la quiétude de l’esprit.
« L’enfer, c’est les autres »
Qui n’a pas entendu ou prononcé cette phrase un jour, terriblement agacé par les gens dans la circulation véhiculée, les transports en commun ou les autres lieux collectifs, ou après une dispute avec une relation proche ? Mais cette formule de Jean-Paul Sartre, « l’enfer c’est les autres », est souvent mal comprise. Elle indique simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous, et que si nous décidons que les autres c’est l’enfer, alors nous le vivrons comme tel. Il nous appartient de décider l’inverse. L'enfer c'est les autres, parce qu'ils sont des miroirs déformants de nous-mêmes. Déformants car nous avons de mauvais rapports avec nous-même...
Les Français et le bonheur
Les chiffres sur la dépression et la consommation d’antidépresseurs en France sont des indicateurs significatifs.
La dépression est un trouble mental courant, qui se caractérise par une tristesse, une perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation de soi, un sommeil ou un appétit perturbé, une certaine fatigue et des problèmes de concentration. Elle peut perdurer ou devenir récurrente, entravant ainsi de façon substantielle l’aptitude d’un individu à fonctionner au travail, à l’école, ou à faire face à sa vie quotidienne.
La dépression est l’une des maladies psychiques les plus répandues. Selon une enquête réalisée en 2005 par l’Inpes, 19 % des Français de 15 à 75 ans (soit près de 9 millions de personnes) ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie. La dépression est deux fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme. En ce qui concerne la consommation d’antidépresseurs, selon l’OCDE, en 2015, la France consomme par jour 50 doses pour 1000 habitants. Ce chiffre situe la France en-dessous de la moyenne par rapport aux 28 pays comparés. Certains médias se félicitent et concluent par exemple que « les Français ont malgré tout encore le moral. » Cependant, en 2009, ce même taux était de 40 doses pour 1000 habitants. Voir ainsi ce taux augmenter n’est pas très rassurant pour la santé mentale des Français et leur bonheur.
Quelques actions simples sont pourtant appropriées pour en éviter les nuisances, à partir de notre pouvoir de décision, celui de notre libre arbitre consistant à nous engager délibérément sur le chemin de notre bien-être.
Notre pouvoir d'engagement au bonheur
(à partir d’extraits du Traité du Bien-être et du Bien Vivre ensemble dans un monde en profonde mutation)
Appétit, humeur, sommeil, estime de soi, relation avec son conjoint, ses enfants, ses parents… Autant d’indicateurs sur notre relation à la vie, et au risque de dépression. Il ne tient qu’à nous-même et à notre vigilance de tous les instants d’aller bien et d’avoir une vie heureuse.
Il y a en nous une capacité à traverser sans encombre les coups de déprime, de tristesse, de blues, de nostalgie ou de regret. Nous avons des pouvoirs d’engagement au bonheur inexploités, même quand tout paraît aller de travers. Ils reposent sur quelques principes de bon sens.
Décider d’entretenir son moral
Comme on entretient son physique en allant faire du jogging, de la randonnée, du yoga, de la zumba (programme d'entraînement physique combinant des éléments d'aérobic et de la danse jazz), en mangeant sans sucre, sans sel, sans gluten, on peut tout aussi bien engager un programme bien-être pour son esprit. La prévention pour être en bonne santé existe pour le corps physique mais aussi pour la santé de l’esprit ! Comment agir ?
Une pratique de gestes simples pour changer son état d’esprit
Pas besoin de médicament ni de thérapie, il faut simplement savoir se poser les bonnes questions, pratiquer quelques techniques et exercices pour changer son état d’esprit et adopter un style de vie anti déprime.
Les bienfaits du vert
Une expérience d’un chercheur anglais a montré que les personnes vivant dans un quartier boisé consommaient moins d’antidépresseurs que les personnes vivant dans un environnement sans arbres. La nature donne envie de bouger, de se dépenser. De plus elle invite à la méditation, éloignant ainsi les angoisses. On communique avec la nature et l’on se sent moins seul. Plus nous allez passer de temps à contempler une plante, un minéral, un animal, plus nous allons nous sentir en relation avec les énergies bénéfiques de la Terre Mère nourricière, et l'esprit de bonne humeur.
L’effet "Mozart"
Il s'agit de l’action euphorisante la plus régulière et troublante obtenue à l’écoute de la musique de quelques génies inspirés, tout particlièrement Mozart. Sa musique a une action objective sur le cerveau qui a été démontrée par les recherches « psycho-musicales », et en particulier la Sonate pour deux pianos Kochel 448. L’action de la musique de Mozart sur les neurones est d’augmenter leur résistance au stress et d’augmenter le facteur de croissance neuronal. Cette sonate a été utilisée pour aider les nouveau-nés prématurés à reconstituer leurs neurones pendant ou après leur séjour à l’hôpital.
Le cerveau : la « machine » à bonne humeur
L’outil principal mis en œuvre dans ces exercices est notre cerveau, siège physique de nos pensées. Encore faut-il savoir l’utiliser et savoir que c’est un organe plastique qui peut être modelé ; savoir aussi qu’il est important de le maintenir actif. Il est en effet possible de développer les fonctions de votre cerveau qui fabriquent les émotions et les sentiments les plus agréables. Pour l’être humain, la perfectibilité est le seul salut de l'âme de vie lorsque le corps physique entre en état de régression. Tant que les affects de basse intensité prédominent, elle relève de l’impossibilité ontologique. Son activation passe par la prise de conscience, la volonté et la pratique constante de pensées vertueuses, sous peine de régression.
La maîtrise intérieure
Intégrée car consciente, elle évite la souffrance du corps, le sien comme celui des autres, à partir des tourments du mental, tout particulièrement nourri par la peur. Si nous laissons les conditions qui nous entourent prendre le contrôle de nos émotions et polluer notre mental, nous serons toujours piégé. En étant capable de contrôler nos émotions et diriger nos pensées, nous nous libérons de la peur de nos imperfections comme des modifications de notre environnement. Nous devons apprendre non pas à éradiquer l’ego, vaine illusion car il est indispensable à notre survie, mais à le déconditionner et à le maîtriser dans un juste équilibre, en dominant nos sentiments, nos affects, notre caractère, nos réflexes, nos pouvoirs, et en dépassant nos croyances et nos peurs. Notre crainte face à la peur est ce qui la rend effrayante. Pourtant, ce qui est effrayant peut-être beau si on arrive à le regarder différemment. Cela demande simplement un changement d’état d’esprit, un esprit ouvert pour une nouvelle perspective, un sens de l’émerveillement dans et de la vie, de conscience que la vie va dans notre sens, pas contre nous, à aucun niveau.
L’acceptation de sa vulnérabilité
La vulnérabilité est le berceau de l’amour, de l’empathie, de la joie, du courage et de la créativité. Elle est au cœur des émotions et des sentiments. Elle est la source de l’espoir, de la responsabilité et de l’authenticité. L’idée que la vulnérabilité est une preuve de faiblesse est le mythe le plus répandu et le plus dangereux de notre monde. Quand on passe sa vie à se protéger de la vulnérabilité et à éviter d’être perçu comme trop émotif, on ressent du mépris vis-à-vis de ceux qui sont moins capables ou moins désireux de masquer leurs sentiments, de se faire une raison et de persévérer envers et contre tout. On en est arrivé au point où, plutôt que de respecter et d’apprécier le courage et l’audace inhérents à la vulnérabilité, on laisse la peur et la gêne se transformer en jugement et en critique.
Prendre conscience qu’être ni parfait ni totalement heureux n'est pas une faiblesse. C'est simplement un constat, sain, et qui n'a rien à voir avec le manque de confiance en soi, l'apitoiement sur son sort ou une vision pessimiste de la vie. Accepter la douleur, comme toute forme de gêne, n’élimine pas celle-ci, mais dissout la souffrance psychologique qui en résulte, et débouche sur le renoncement, soit l’apaisement, le calme intérieur, la réalité libératrice.
La vulnérabilité est liée à la compassion : notre bonheur dépend de celui des autres. Elle constitue le ferment de l’intelligence collective.
Être ancré ici et maintenant
C’est dans l'instant que nous vivons, que nous ressentons, que nous expérimentons. C’est ce que nous faisons en cet instant qui tisse la trame de demain, à partir de la force des intentions que nous émettons. Ailleurs n’est jamais plus loin que là où nous sommes, car tout est en nous. Vivre exige que nous nous prenions en main afin d’exprimer concrètement la passion qui nous habite. Aussi maintenant est le moment de la comprendre et de prendre notre décision : nous ne pouvons rien faire demain si ce n’est en le préparant aujourd’hui, et nous ne pouvons plus rien faire hier. Le passé n'a d'existence que dans notre esprit et prend la forme que nous choisissons de lui donner. Nous ne pouvons agir qu'aujourd'hui. Seul compte ce que l'on choisit de penser, de croire et de dire à cette seconde même. En commençant à prendre en charge, consciemment, nos pensées et paroles, nous avons des instruments à notre disposition. Le pouvoir s'exerce toujours dans l'instant présent, pour confiner au bonheur, autrement dit « la bonne heure ».
Le détachement extérieur
Il nécessite d’ignorer les tentatives des autres, la pression de l’environnement social, pour nous dissuader, pour miner notre quiétude, nous faire éprouver de la culpabilité, de l'inquiétude, de la peur, ou nous suggérer des attentes qui ne sont pas opportunes pour notre bien-être.
Nous ne sommes aucunement responsables de ce que les autres pensent, disent et font. Leurs paroles comme leurs actions dépendent d'eux-mêmes. Par le jeu des combinaisons de notre code génétique, la vie a choisi de ne produire que des exemplaires uniques, ce qui est vrai aussi de nos particularités physiques et de nos sensibilités biologiques. Chacun vit dans un monde personnel, agit ou parle en fonction de sa réalité, de son rêve. C'est sa vérité et celle de personne d'autre, en tout cas pas forcément « ma vérité ». Toutes les expériences de vie rendent uniques : nos expériences de joie, de bonheur, de souffrance, de tristesse. Il est dès lors très compliqué, sinon absurde, de tout prendre sur nous, ce qui s’appelle la culpabilisation, comme de réagir pour continuer à semer la division au prétexte que c’est de la responsabilité d’autrui. Il nous appartient d’apprendre à sortir de nous-même, de ce petit moi attaché au corps et à notre champ de pensée mentalisée, de devenir l'observateur de toutes ces choses transitoires qui constituent le monde physique, et rester en harmonie avec le champ de conscience universel, celui qui nous inspire l’essence de la Vie.
Nous avons tous des opinions différentes. Vous avez droit aux vôtres comme j'ai droit aux miennes. Le chemin de chacun est différent. C'est pourquoi l’on ne peut jamais juger le chemin de l’autre. De même que l’autre ne peut jamais juger notre chemin.
Si chacun sème la paix sur son chemin, tous les chemins deviendront des chemins de paix… Quoi qu'il se passe dans le monde, la seule chose à laquelle nous pouvons nous consacrer est notre bien. Nous devons pour ce faire prendre contact avec notre guidance intérieure, car elle est la sagesse qui connaît les réponses pour nous. S’il n'est pas aisé de s'écouter soi même quand amis, famille ou autres veulent imposer leur avis, toutes les réponses à toutes les questions sont à l'intérieur. En ne réagissant pas à l’ego des autres, nous avons la clé de dépassement du nôtre, mais qui plus est, celle de la dissolution de l’ego collectif.
L’arrêt de l’accusation, du jugement, de la condamnation
Le jugement et les suppositions prêtées à l’« autre » sont aussi la source de notre déséquilibre. Nous cataloguons les autres et les percevons d’une certaine manière, manière dont ils vont se comporter : comment nos amis doivent se comporter, qui nos enfants doivent fréquenter, ce que nos collègues doivent dire ou faire, ce que nous croyons qu’ils pensent ou ont comme intention à notre encontre … L’autre nous dérange par le défaut que nous avons en nous et que nous ne voulons pas voir. Un exemple ? On dit que « l’âne est têtu ». Mais qui est têtu ? L’âne qui n’a rien demandé à personne, ou celui qui essaye de le faire avancer contre son gré ? Alors que penser de l’instituteur qui collait sur un enfant un bonnet d’âne ? Que penser de nous même lorsque nous jugeons et critiquons les autres ?
Plutôt que de supprimer ces jugements et ces suppositions, nous les utilisons comme point de départ de la réalisation de soi : en laissant de côté le mental qui juge, suppose, extrapole, accuse et condamne, nous découvrons à travers le miroir de ceux qui nous entourent ce que nous n’avions pas encore compris à propos de nous-mêmes. Ils sortent de notre propre ombre et nous interpellent. Alors nous nous demandons ce que nous leur avons fait. La réponse est dans le fait que nous les avons créés dans notre conscience. En elle, ils prennent vie, parlent, agissent et parfois nous agressent.
Juste de pensée, de parole et d’action
Découlant de nos pensées, notre parole n'est pas seulement un son proféré, une capacité à s’exprimer et à communiquer. C’est une force, une puissance créatrice ou destructrice suivant ce que nous avons décidé d’en faire. Un seul mot peut changer une vie ou détruire l'existence de millions de personnes. Si nous concluons en toute connaissance cet accord et que notre parole devient impeccable, nous éliminerons progressivement tout le poison émotionnel de notre esprit et de nos relations personnelles. Avoir une pensée suivie d’une parole et d’une action impeccables, c’est s’immuniser aussi contre les pollutions négatives d'autrui. Pour assurer leur fertilité pour notre relation harmonieuse à l’univers vous pouvez exprimer votre vérité, mais choisissez vos paroles avec paix.
Changer le regard que nous portons à nous-même
Nous avons à changer le regard que nous portons sur nous-même. Ainsi nous avons l'habitude d'associer l'idée de succès à des gens capables de prendre les choses en main. Nous croyons que ces individus assignent des tâches aux autres parce qu'ils sont capables et désireux de leur dire quoi faire et comment le faire. Pourtant, cette façon de voir est en complet désaccord avec notre bien-être profond. Nous ne sommes pas tous venus faire les choses de la même manière ; nous ne sommes pas tous venus pour être semblables. Nous sommes venus comme un groupe diversifié voulant des expériences différentes, à des niveaux de conscience différents. Chacun a son expérience, et une façon peut-être différente d'être heureux. C’est en portant notre attention sur ce qui est bien pour nous, sur la façon dont nous désirons voir le monde évoluer, que nous changerons vraiment les choses. En apprenant à voir différemment notre propre pouvoir et nos succès, nous remplaçons progressivement nos désirs les plus intenses par un calme sentiment de satisfaction. Quand nous permettons à notre vraie nature de briller simplement, nous changeons du tout au tout le regard que nous portons aux choses.
Changer notre façon de voir le succès et le pouvoir, c’est considérer qu’ils ne sont pas le résultat d'une obsession de la réussite, ou d'une obéissance de tous les instants à diverses règles. C’est apprendre à vivre dans un monde où tout fonctionne mieux car nous intervenons moins. C’est cultiver ce qu'il y a d'unique et de naturel en nous. C’est refuser d'accepter les jugements que d'autres nous ont imposés, celui d'être meilleur que les autres, d’être obligé de gagner, d’être obligé d'être le premier… C’est se débarrasser du poids d’être productif, prospère et heureux aux yeux des autres. C’est mettre de côté les visions négatives et les cadres de référence du passé. C’est renoncer aux habitudes de pensées rigides. C’est de ne plus nous attarder sur des émotions négatives. C’est accepter que tout devienne progressivement plus fluide, plus facile et plus joyeux, car plus en conformité avec soi-même.
Veiller à notre entrée chaque jour dans la danse
La façon dont nous commençons chaque journée est très importante : par le bon pied ou le mauvais. Il y a certes toujours quelque chose qui « ne va pas », quelque chose d’imparfait, quelque chose qui ne nous convient pas. Pour autant, nous pouvons nous réveiller en plaçant dans le cœur un chant de joie et de gratitude pour cette nouvelle journée, pour le bonheur d'être vivant, pour la simple merveille de vivre, pour le fait d'être en accord et en harmonie avec le rythme de la vie. Nous pouvons nous attendre à ce que le jour qui vient donne le meilleur, et ainsi l'attirer à nous. Nous sommes responsables de ce qu'aujourd'hui apportera, et le savoir nous donne une responsabilité encore plus grande qu'aux âmes qui n'en sont pas conscientes et qui ne peuvent donc pas savoir. Nous ne pouvons blâmer qui que ce soit d'autre que nous pour notre état d'esprit. Tout repose sur notre décision : qu’est-ce que nous allons regarder ? Que choisissons-nous de remarquer ? Quelle est notre perspective ?
Un cœur rempli d’amour
Un cœur rempli d'amour ne peut connaître d'ennemi. Notre seul devoir est d’aider chacun, même modestement, à (re)trouver la Lumière en lui-même, en lui proposant ou suggérant l'outil qui le lui permettra. Aimer un être humain, c'est vouloir développer ce que l'on possède de plus lumineux en soi-même, pour le lui donner et l'amener à progresser dans la voie du lumineux. À travers son libre arbitre, il décidera de prendre cette offrande ou pas ; c'est son choix. Et même s’il le refuse, plus tard, la succession des événements de son vécu et l'accumulation de ses propres expériences feront qu'il deviendra capable d'effectuer son travail de renaissance. Il nous appartient de comprendre que l'amour transforme et transmute toute amertume et toute haine, et que la compréhension finit par ouvrir les cœurs qui ont été fermés et sont restés froids et insensibles. L'amour est comme un baume guérissant toutes blessures, toutes souffrances, tous chagrins.
Il n'y a jamais de laisser pour compte dans l'Univers. Tout n’est que transitoire et provisoire. Comment la Lumière Universelle pourrait-elle se séparer d'une partie d'elle-même ?
À la formule de Descartes « Je pense donc je suis », se sont progressivement substituées dans l'évolution de conscience des êtres humains les formules « J’ai à devenir ce que je suis » puis « Je suis ce que je suis ». Le but d’une vie, c’est de parvenir à être vraiment soi-même. Il ne peut avoir de destination précise sur la route que nous avons à suivre, pas de point limite identifiable. Le fait d’être soi-même n’est pas le moyen permettant d’atteindre un autre but. C’est le but lui-même, car nous devons toujours être en devenir, prêt à ouvrir de nouvelles portes, à faire de nouvelles explorations, à ouvrir les traces de tous les chemins possibles car non encore empruntés, de toutes les aptitudes inemployées.
La véritable fin est de faire le voyage en Soi. La quête du sens de l’existence n’est rien d’autre que la perte de l’individualité, le Moi, pour devenir le Tout, cette sphère infinie dont le centre est partout. Dès lors que nous poursuivons notre élan profond, notre impulsion intime, nous ne pouvons pas nous perdre, car nous sommes qui nous sommes censé être, un être multidimensionnel.
Martha Argerich & Alexandre Rabinovitch, Sonate pour deux pianos en ré majeur K.448 - 2
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