Le sentiment d’accélération de sa vie est devenu pour un grand nombre d’individus du monde occidental la marque de leur relation à la modernité et de leur vertige. Aujourd’hui, à chaque instant de la journée, un à deux millions de personnes sont dans les airs. Cela ne concerne pas seulement les gens, mais aussi les biens et les matières premières. Ce phénomène est redoublé par la vitesse du capital, de l’information et des communications. L’accélération sociale est la marque de cette mise en mouvement du monde. Elle n’est pas que technique et matérielle : elle concerne aussi le changement social. Et ce changement s’accélère, car les gens réagissent : ils cherchent à augmenter leur rythme de vie pour ne pas être distancés.
Gagnant du temps dans tous les domaines – déplacements, communications … - il semble pourtant manquer toujours ! Or cette rareté du temps, l’impression d’en manquer, n’ont rien à voir avec la rapidité avec laquelle nous agissons. Gagner du temps d’un côté et ne pas en avoir de l’autre est l’empreinte de cette modernité et de ses tensions qui ne cessent d’empirer. Là où nous pensons trouver un temps de repos salvateur, la nuit, nous nous retournons pour la xième fois en entendant le carrousel infernal du bourdonnement des questions angoissées qui agitent notre esprit. Nous sommes alors prisonnier de ce terroriste installé dans notre cerveau et qui reste actif aussi tout au long de nos journées.
Quelle échappatoire alors ? Les moments d’oubli ou d’évasion provoqués sont souvent synonyme de poursuite de la course frénétique : sport ultra-intensif exigeant toute notre attention (squash, triathlon, escalade…) ; addiction au travail (le workaholism, mot anglo-saxon, dérivé de work / "travail" et d’"alcoolisme") ; s’assourdir de musique ; autres moyens plus ou moins légaux (jeux vidéo, jeux d’argent, médicaments, drogues…).
Que fuyons-nous, si ce n’est les "pensées envahissantes" ou la rumination, focalisation répétée sur les causes, les significations et les conséquences de nos problèmes, de notre situation, de notre état ? Nous croyons réfléchir et trouver des solutions mêmes imparfaites quand nous ne faisons que nous embourber et nous abîmer, réduisant notre espace mental disponible pour apprécier véritablement les bonnes choses et les instants heureux.
Le flot tumultueux des pensées
La majorité de nos pensées défile dans notre champ de conscience sans que nous les ayons choisies. Nous pouvons les canaliser et les orienter, mais cela demande un effort : être conscient et vigilant à chaque instant, et agir avec le savoir-faire adéquat. C’est pourquoi le plus souvent nous laissons nos pensées se produire spontanément, sans chercher à les contrôler.
Ce phénomène naturel du vagabondage des pensées est certes positif. Il nous permet d’avoir des idées neuves et quelquefois fécondes. C’est l’idée géniale qui survient, pratiquement sortie de nulle part ! Mais il provoque aussi son lot d’idées inutiles, absurdes, détestables, sources de profondes souffrances. Il fait remonter les souvenirs pénibles, répétitifs et envahissants, qui font suite à un traumatisme physique, émotionnel ou psychique ; ou encore les inquiétudes excessives génératrices de trouble anxieux. Ces inquiétudes et angoisses concernent en général le travail ou l’école pour les plus jeunes, la situation financière, et l’apparence physique, avec la crainte d’être désapprouvé, rejeté, et la peur de la solitude.
Elles s’accompagnent d’une sur activation du système nerveux orthosympathique et par là-même de tensions musculaires.
Ces pensées abstraites et souvent décontextualisées ne débouchent sur aucune possibilité d’action tout en constituant la principale cause d’insomnie.
Cercle vicieux
Dans un premier temps, l’individu en proie à ses angoisses ne parvient pas à s’endormir, stressé par ses pensées toxiques. Dans un second temps, il est aussi gagné par la peur de ne pouvoir s’endormir comme il le voudrait pour récupérer, ce qui ajoute à ses angoisses, et donc à ses tensions, et donc à ses difficultés à s’endormir.
Les craintes d’être rejeté(e) et d’être mal aimé(e) sont de leur côté auto-réalisatrices, car nous attirons dans notre vie ce à quoi nous pensons. En ruminant des pensées négatives nous finissons par les exprimer à haute voix à notre entourage, colorant une vision de nous-même comme du monde qui finit par agacer et petit à petit à nous isoler. Nous nous retrouvons alors vraiment seuls, avec l’illusion d’avoir eu raison dans nos projections négatives !
Troubles du sommeil
Près d’un tiers des Français déclarent souffrir d’au moins un trouble du sommeil, en particulier d’insomnie (16%), ces troubles touchant principalement les personnes entre 45 et 65 ans. C’est un problème de taille quand on sait que le sommeil représente un tiers de notre vie. Considéré trop souvent comme une perte de temps, sa place se réduit comme peau de chagrin d’années en années (les Français dorment en moyenne 7h05 en semaine et 8h10 le weekend, ce temps déclaré étant généralement en dessous du temps de sommeil nécessaire pour être en forme).
L’insomnie constitue un problème majeur de santé publique, produisant ses effets dévastateurs tout particulièrement la nuit. Elle multiplie les risques de diabète, d'obésité, de baisse de performance, de troubles de la concentration et de l’attention, de baisse de vigilance (accidents de la route, du travail…),
d'angoisse, de troubles de l’humeur, de dépression, de cancers et de troubles cardiaques. Elle affecte la vie personnelle, perturbe la vie familiale et sociale ainsi que les activités journalières et de la qualité de vie.
Elle a aussi des conséquences économiques importantes, les insomniaques perdant en moyenne six jours de travail par mois et étant de plus grands consommateurs de soins, de consultations spécialisées, d'examens complémentaires et d'hospitalisation.
Prise de conscience et action salutaire
Pour traiter les ruminations de notre terroriste cérébral, la première solution consiste à agir sur les causes externes. Si la personne souffre à cause d’un conflit au travail ou dans son couple bien réel, il est essentiel de s’attaquer à ce problème. Si elles sont provoquées par un état de santé dégradé, des douleurs, autrement dit une maladie (physique), ou encore un trouble obsessionnel compulsif, il faut traiter la maladie en tant que telle, avec les médicaments spécifiques.
Si les ruminations persistent ou dépendent de fantasmes source d’angoisses, la prise de conscience de leur caractère néfaste car inutile s’impose. En n’ayant plus l’illusion que nous faisons quelque chose d’utile quand nous ruminons, nous pouvons agir pour nous en débarrasser. Quatre techniques efficaces nous y aident.
La première se nomme la rumination contrôlée. C’est un système efficace qui a été mis au point il y a déjà plus de trente ans par le psychologue américain Thomas D. Borkovec ("Stimulus control applications to the treatment of worry"). Il consiste à ruminer 30 minutes chaque jour ses mauvaises pensées, en écrivant tout particulièrement les plus pénibles, uniquement elles et sans interruption, si possible toujours au même endroit et à la même heure. La séance est aussi l’occasion de réfléchir à des solutions concrètes à ses problèmes ou à essayer de les envisager d’une façon qui les rende acceptables. Une fois la séance terminée, toute irruption de mauvaises pensées doit être contenue et repoussée simplement à la prochaine séance, tout comme la réflexion sur les solutions.
Celle-ci passe par la concentration sur son environnement réel. Par exemple, en cas de sentiment d’échec professionnel, nous pouvons nous demander si en ce moment même nous sommes en train de rater quelque chose, ou si malgré tout nous pouvons apprendre, nous perfectionner et même réussir ne serait-ce qu’un tout petit objectif. Au sujet du physique, sommes-nous en proie avec quelqu’un qui est en train de regarder ce que nous pensons être un défaut en y accordant une grande importance, ou ce défaut est-il surtout gênant parce que nous renonçons à aller vers les autres, à sourire, à être avenant à cause de ce problème ?
Des exercices de respiration et de relaxation peuvent aider. Il importe que ces séances n’aient pas lieu en soirée pour éviter les pensées négatives juste avant l’endormissement.
La seconde technique est la méditation en pleine conscience, consistant à observer ses pensées pendant 10 à 20 minutes, les yeux fermés et confortablement installé, comme si elles nous étaient extérieures.
"Voici le grand défilé de mes pensées, elles sont produites par mon cerveau, mais elles ne sont pas moi."
La troisième est l’activation comportementale, soit la décision d’agir pour les empêcher de bloquer nos actions. Nous faisons le choix délibéré de refuser d’obéir aux ordres du terroriste qui est dans votre tête, et de garder le cap, envers et contre tout. En faisant tout notre possible pour ignorer notre terroriste cérébral, en ne nous intéressant plus à lui, en attendant qu’il se décourage, nous faisons en sorte de l’arrêter.
La dernière est la sophrologie, discipline utilisant les meilleures techniques occidentales et orientales pour permettre à chacun de développer ses capacités personnelles face à une problématique. Elle utilise les techniques de relaxation musculaire, de respiration et de concentration par imagerie mentale pour lutter contre le stress et l’anxiété. Parmi ces techniques, nous trouvons les relaxations de Schultz et de Jacobson, l’étude du yoga indien, du bouddhisme tibétain, du zen japonais, la respiration, la psychiatrie phénoménologique, la neurologie contemporaine et la psychanalyse…
Bénéfices du repos de l'esprit
Le sommeil est indispensable à la récupération de nos forces physiques et psychiques. Il est indispensable au développement et à la maturité cérébrale, permettant la mise en place de certains circuits neuronaux. En outre, il contribue à l’apprentissage et à la gestion des émotions. Il assure des fonctions métaboliques et de développement en régulant la production de plusieurs hormones : hormones de croissance chez les enfants, cortisol, insuline, hormones de l’appétit (leptine, ghréline). Sa qualité du sommeil est également associée à celle de la réponse immunitaire grâce notamment à la production de cytokines, avec des conséquences sur la susceptibilité aux infections ou la prédisposition au développement de tumeurs. Il joue sur la cognition, indispensable à la consolidation des informations mémorisées pendant l’éveil. Il est donc largement impliqué dans l’apprentissage récent, une personne qui s’endort sur une tâche tout juste apprise améliorant sa mémorisation de 30 %. En outre, il permet également de trier les informations importantes de celles qui ne le sont pas.
Si nous voulons être en résonance harmonieuse avec le monde et nous désengager de l'aliénation qui nous détruit, nous avons à créer les conditions de cette résonance en reprenant la maîtrise de nos pensées. Et en nous souvenant que tous les grands mystiques ont enseigné que notre âme s'exprime par la voie du cœur, jamais par l'intellect qui n'est qu'un outil, un gros ordinateur.
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