Le fonctionnement économique de la société contemporaine

Complément à la Publication Le nouvel ADN sociétal

 

Point n’est nécessaire d’être un grand économiste pour expliquer l’état de fonctionnement du modèle économique de notre monde actuel. La cyclicité*, soit le mouvement de la vie qui concerne tous les éléments vivants dans l'univers, permet d’en comprendre la nature profonde, quelles que soient les époques, quel qu’en soit le modèle institutionnel économique, le dogme de sa philosophie nourricière.

Cf. Évolution de civilisation – Les synchronicités de l’histoire.

 

Des supercycles économiques (1)

 Les cycles économiques, également appelés cycles des affaires, sont les mouvements cycliques de court terme qui se succèdent au sein d’un supercycle économique de très long terme.

De nombreux auteurs ont proposé leur découpage et leur interprétation de ces cycles de longue durée qui s’étendent sur plusieurs décennies, parmi lesquels l'économiste soviétique Nikolaï Dmitrievitch Kondratiev (1892/1938 - photo 1), l'économiste et professeur en science politique autrichien naturalisé américain Joseph Aloïs Schumpeter (1883/1950 - photo 2), jusqu'à plus récemment l'auteur autrichien Ronald-Peter Stöferle (photo 3). 

Le plus connu d’entre eux, et sans doute le premier à avoir identifié l’existence de cycles de longue durée au sein des économies capitalistes, est Nikolaï Kondratiev qui a proposé sa théorie des cycles en 1926 (les fameux "cycles de Kondratiev"). A défaut d’avoir apporté une explication convaincante de la succession des cycles de court terme au sein de cycles de très long terme, il a eu le mérite de monter que l’Histoire économique rime, ou plutôt qu’elle bégaie. De son côté, Joseph Schumpeter a prolongé cette théorie en proposant sa propre explication, à savoir que les fluctuations de l’économie ont trait à l’apparition d’innovations majeures (le progrès technique) qui surviennent par "grappes". En effet, de plus en plus rude, la concurrence entre entreprises finit par conduire l’activité économique à se retourner, entraînant une vague de "destruction créatrice" qui purge l’économie et prépare la prochaine vague d’innovations. Quant à Ronald Stöferle, il a proposé avec Mark Valek dans leur rapport In Gold We Trust 2020 leur propre théorie des supercycles, en rebaptisant cette notion sous l’appellation "supercycles de la dette".

Les 4 saisons du supercycle classique de la dette selon Stöferle & Valek, et ce depuis la première révolution industrielle, s'inscrivent dans une économie mondiale qui historiquement est passée par plusieurs phases de croissance de très long terme souvent étendues sur plusieurs générations :

cycle 1 : 1788-1843 (56 ans) ;

cycle 2 : 1844-1896 (53 ans) ;

cycle 3 : 1897-1933 (37 ans) ;

cycle 4 : 1934- ? (90 ans en 2024).

Selon ces deux auteurs, la principale force motrice d’un cycle long de la dette est l’accumulation de la dette et, dans la phase finale du cycle, l’extinction de celle-ci, le désendettement réduisant rarement les niveaux d’endettement à leur niveau de début de cycle. L'accumulation de la dette après de nombreux cycles économiques, à un niveau toujours plus élevé, conduit à une dette totale composée de dette souveraine, dette des entreprises et des ménages, et autres formes de dette, qui atteint des niveaux extrêmement élevés par rapport au PIB, ou par rapport à la masse monétaire au sens large.

Un autre cycle qu'ils proposent au cœur duquel la dette est le moteur central est celui de "la petite mélodie des 4 saisons" :

. le printemps : renaissance de l’économie (prix et taux d’intérêt orientés à la hausse ; 2 à 3% d’inflation annuelle) ;

. l’été: croissance de l’économie (prix et taux d’intérêt orientés encore plus à la hausse ; 4 à 5% d’inflation annuelle) ;

. l’automne: maturation de l’économie (prix et taux d’intérêt orientés à la baisse : désinflation, voire déflation, suite à la rupture du lien avec un étalon monétaire fort) ;

. l’hiver: mort de l’économie (prix et les taux d’intérêt orientés à la baisse : déflation plus intense).

 

 Des supercycles économiques (2)

Selon les auteurs Ronald Stöferle et Mark Valek (S&V) dans leur "quatre saisons du supercycle classique de la dette", l’économie voit ses ennuis commencer au cours de l'automne après avoir signé sa renaissance au "printemps" et une bonne partie de sa croissance en "été". L’automne serait ainsi bel et bien la période de tous les excès, dans la mesure où la dette qui continue de s’accumuler rapidement après l'été, combinée à la baisse des taux d’intérêt et à la désinflation/déflation, conduit généralement à des bulles d’actifs sur les actions, les obligations et l’immobilier. Le système finit ainsi par être dépassé par le niveau d’accumulation de la dette, le passage à l’hiver étant généralement provoqué par un effondrement des marchés boursiers.

La transition entre l’automne et l’hiver est en effet historiquement marquée par des crises bancaires qui se sont produites juste au moment où les taux d’intérêt ont atteint zéro, comme l'ont montré les deux derniers pics structurels de la dette qui remontent à 2008 et 2020. En remontant encore plus loin dans le temps, les évènements qui ont marqué le passage de l’automne à l’hiver lors de chacun des supercycles sont :

Cycle 1 : crise boursière de 1825 sur le marché de Londres.

Cycle 2 : crise bancaire de mai 1873 et panique du 18 septembre 1873, préludes de la Grande/Longue Dépression/Déflation de 1873-1896.

Cycle 3 : krach de Wall Street de 1929, lequel a marqué le début de la Grande Dépression de 1929-1939.

Cycle 4 : faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008.

Chacun des trois premiers hivers a marqué la destruction des excès formés durant l’automne : destruction de l’excès de dette ; fin de la surconsommation ; destruction du capital mal alloué ; dégonflement des bulles d’actifs. Ce phénomène s’est historiquement produit dans le cadre d’une déflation par la dette, qui survient lorsqu’une économie entre en déflation (baisse généralisée du niveau des prix) suite à un excès d’endettement. Pour caricaturer, en période d’expansion économique, les ménages et les entreprises s’endettent et le niveau des prix augmente. Face à l’augmentation des prix, les agents économiques cherchent à se désendetter. Les ménages réduisent brutalement leur consommation, et les entreprises leurs investissements. D’une phase d’euphorie, l’économie bascule dans une récession déflationniste, laquelle se transforme en un cercle vicieux : en période de déflation, le poids réel de la dette (c’est-à-dire son poids par rapport au niveau des prix et des salaires) augmente mécaniquement, ce qui conduit les ménages et les entreprises à liquider leur patrimoine pour se désendetter, aggravant ainsi la déflation et la contraction économique.

L'exemple historique majeur de déflation par la dette est la Grande Dépression des années 1930, lors de laquelle la dette excessive a conduit à une déflation sévère et à un effondrement économique, théorie développée par Irving Fisher en 1933 à la suite du krach de Wall Street en 1929, avant d’être prolongée par Hyman Minsky.

C’est ainsi que l’économie a été purgée de ses excès de dette, à la dure, lors des trois derniers hivers de 1825-1846, 1873-1896 et 1929-1933. Il y a de bonnes chances pour que le quatrième hiver, qui aurait débuté en 2008, se déroule quelque peu différemment. En effet, le cycle de long terme que nous traversons aurait débuté en 1933, avec le New Deal de Roosevelt. Ce supercycle s’est ainsi déjà étendu sur 90 ans, alors que les trois précédents cycles n’ont en moyenne duré que 48,67 ans (soit 46% de moins). La raison de cette durée prolongée est directement liée à la différence entre le système monétaire fiduciaire actuel et les étalons-or des cycles précédents, nommée la "flexibilité". Cette flexibilité de la monnaie fiduciaire a de ce fait permis aux autorités publiques de repousser une phase (hivernale) de réajustement économique et financier inéluctable.

 

Les quadrants du fonctionnement

 

Tout cycle est caractérisé par quatre grandes phases, appelées quadrants, qui forment un cercle (Cf. image). La fin rejoint donc le point de départ après avoir parcouru le cercle complet. Ce cycle aura donc permis d’expérimenter les polarités de la dualité, le céleste et le terrestre, le + et le -, caractéristiques de tout monde vivant au sein de notre univers multidimensionnel*.

* Cf. Univers en partage.

Le cycle économique commence toujours par un élan individuel – ou "start-up" - qui veut venir en aide à sa manière au collectif. C’est au départ une démarche individuelle qui deviendra ensuite collective. Par ce schéma, on constate que le premier quadrant, A, correspond à une aspiration qui se dirige vers le haut, symboliquement le céleste, puis connait une inflexion au point 1 pour ensuite descendre de plus en plus dans la concrétisation, la matière.

La première moitié du cycle est en rouge, correspondant au côté féminin de la création (imagination et aspiration). C’est seulement à partir du point 2 que l’énergie masculine, en bleu, va commencer à prendre la main, pour ensuite finir le cycle en passant par le point 3 qui signe une nouvelle inflexion, un retour vers le "ciel".

Il est intéressant de noter qu’il y a autant d’énergie masculine et féminine dans la montée que dans la descente. En effet, le point 0 – ou d’équilibre harmonieux - se situe sur le plan horizontal, qui correspond à la frontière entre le Ciel et la Terre. Le quadrant A correspond donc à un élan du cœur vers le Divin, puis ensuite ce Divin devra descendre dans la matière pour se concrétiser (quadrant B).

Au point de passage 2, c’est l’énergie du mental qui prend le relais pour établir, réguler et finaliser la chose. Ce n’est qu’au point 3 – quadrant C -, soit le point de densification maximal, qu’il faut que l’esprit retourne au Ciel en prenant vraiment conscience de sa nature "divine".

Parfait par sa quadrature, ce cycle démontre sa toute-puissance.

 

Si nous regardons maintenant son application pratique dans la société contemporaine, celle découlant des révolutions dites des Lumières au XVIII° siècle, nous observons qu’elle n’est pas garantie d’harmonie, loin s’en faut. La raison est simple : notre monde d’aujourd’hui ne fonctionne que sur le modèle de l’argent, placé à l'épicentre, soit un modèle désacralisé, vidé de toute substance existentielle profonde. Et comme sans argent, plus rien ne fonctionne et tout s’arrête, nous en observons de plus en plus les effets dans notre économie. Lorsqu’il vient à manquer, les sociétés réduisent leur taille parce qu’elles n’ont plus de commandes à honorer. Ces dernières viennent à manquer, car le consommateur n’a plus assez d’argent. Tout le cycle s’écroule sur lui-même. Si le consommateur ne consomme plus, toutes les structures sociales, économiques voire sociétales s’écroulent les unes après les autres, comme un château de cartes, quels que soient les amortisseurs en place qui ne font que retarder l’échéance.

 

La nature des quadrants

 

Leur illustration passe par une certaine simplification des termes employés.

 

Le quadrant A marche, car il vient principalement du cœur, source de l'envie déployée, même si l'espérance de gain matériel est sous-jacente. Il traduit l’intention de création, d’un produit ou d’un service. Même si l’argent peut manquer, chacun se sent utile, désireux de s’investir, et donne à la hauteur de son temps disponible ou de ses biens disponibles. La fraternité n’a pas de prix et, même si l'investissement est conséquent, c’est vraiment du bonheur.

Ce quadrant peut être qualifié dans notre classification économique de "socialisme souple".

 

Au bout d’un certain temps, la démarche commence à se structurer. C’est le passage au quadrant B. Une gouvernance est mise en place : un Président, un Directeur général, un Trésorier… Le projet commence à être plus routinier, moins anonyme. Si la fraternité est toujours là, la structure et son fonctionnement organisationnel commence à distendre les liens fraternels par le poids statutaire comme monétaire attribué aux responsabilités exercées et aux obligations rattachées, tout comme par la rémunération des individus selon leur temps passé à la tâche. Tout ceci entraîne moins d’équité, celle-ci reposant sur des critères toujours sujet à contestation.

Nous passons ainsi au stade d’une certaine densification, d’une certaine rigidité de fonctionnement, d’un autre fonctionnement relationnel. Il y a moins de cœur, plus de mental. Si la plupart "se serrent la ceinture" et travaillent de façon conséquente pour l'idéal de départ, d’autres, ceux qui pensent l'ensemble et dirigent, commencent à "s’en mettre plus dans les poches", la plupart du temps en sourdine, et à commettre au nom de la bonne cause des actes de gestion à caractère plus tranchant, nécessité obligeant.

Ce quadrant peut être qualifié de "socialisme dur".

 

Le quadrant C voit l’affirmation du mental, du logique, du froid, du rationnel, qui renforce l’individualisme (rémunération au mérite, reconnaissance à la carte…) au détriment du collectif. La "chaleur fraternelle" initiale fait place désormais assez facilement aux altercations, disputes et règlements de compte. Il est le pendant inversé du quadrant A, mais basé désormais sur le sentiment d’injustice, d’iniquité.

Ce quadrant peut être qualifié de "capitalisme souple".

 

Le quadrant C évolue inévitablement vers le quadrant D, celui du "capitalisme dur". Les inégalités et disparités ne cessent d'augmenter, tout en étant moins cachées, plus assumées, conduisant à des segmentations génératrices de clivages. Elles donnent lieu à des rapports de force conséquents, tout particulièrement au moment de phases économiques difficiles ou de choix stratégiques à conséquences sociales significatives. Ce durcissement est prédictif de la fin irréversible du modèle établi.

 

En effet, comme dans tout cycle, "l’affaire" est destinée irrémédiablement à se terminer par le retour au point de départ 0, et à amorcer une nouvelle montée vers le céleste, forcément différente. L’entreprise comme le modèle sociétal en vigueur finissent par mourir de leur "belle" mort, pour cause de dysfonctionnement grave, d’inadaptation, d'obsolescence, tout simplement de nécessité de passer à autre chose. C’est le mouvement des cycles de la vie, aux durées variables mais inéluctables, car lié à l'évolution de la conscience humaine. Ce qui est né mourra un jour, tôt ou tard. Entre ces deux moments, il y a une expérimentation et un élan réciproque entre le Ciel et la Terre. Les énergies sont totalement équilibrées. C'est une loi physique consubstantielle à l'univers, à la Création.

Cf. Illustration parmi d'autres par "Le Principe de Peter", loi empirique relative aux organisations hiérarchiques proposée par Laurence J. Peter et Raymond Hull dans leur ouvrage (1970), et par la loi d'entropie en économie de Nicholas Georgescu-Roegen (1906 /1994), mathématicien et économiste états-unien d'origine roumaine.

 

L’a(R)gent contaminateur

 

Dans notre cycle économique contemporain, l’agent contaminateur est l’argent, sans aucune connotation de jugement moral. En effet, l’argent n’est qu’une énergie d’échange. Elle traduit toutefois dans son mode opératoire l’intention de ses opérateurs, tout particulièrement de ceux qui en fixent les règles d'établissement et de circulation, les "gros" producteurs et les financiers. Or, placé au cœur même du système économique, en en constituant le nerf vital, en exprimant la notion de propriété ("c'est à moi"), il est intrinsèquement propagateur des stigmates et maladies de notre société, mélange délétère de néo-libéralisme et de néo-darwinisme. La propriété, ce qui m'appartient de façon exclusive, dévoie et inhibe le développement harmonieux des personnes et du collectif que permet un droit d'usus non transmissible. Quel droit en effet avons-nous sur la vie, la planète, l'univers, si ce n'est celui qu'un système institutionnel décide d'octroyer à un moment donné dans les règles du fonctionnement du collectif ? Ce faisant, c'est aller délibérément dans le sens de la séparation et non de l'union, avec tout ce qui en découle dans l'orientation de la psyché, de l'inconscient individuel comme collectif. Qu'est-ce qui empêche de bâtir comme convention qu'il est interdit de tirer profit du travail d'une autre personne, et de structurer l'économie en fonction de cet axiome ? La base de notre système économique est que l'obtention d'argent est liée soit en échange de travail, soit par extraction de ressource naturelle, soit en prêtant de l'argent. Nous pouvons décider que le seul argent gagnable l'est par le travail, aucunement sur des "bénéfices" exprimés en argent. L'humain n'est pas une marchandise, elle-même convertible en rémunération.

 

Si l'argent contamine, c’est tout simplement par le biais de l’ego-mental de chacun, caractéristique du Moi/Je séparé. Se rendant compte qu’il peut devenir plus puissant grâce à lui, l'individu pense et dit "moi d’abord", "plus j’en aurai et plus je serai puissant", "je veux montrer que je suis plus méritant, plus entreprenant, plus malin...". 

En clair, l'ego-mental, par ses envies de luxure, de paraître et de grandeur, utilise l’arme du jugement et de la comparaison pour nous soumettre à ses pieds. En nous amenant à nous mesurer aux autres, il nous pousse à penser "inférieur ou supérieur", "plus ceci ou cela", et ainsi de suite. Le ver dans le fruit, c’est notre propre ego-mental, l’argent n’étant que le substitut physique comme imaginaire qui lui permet d’y prospérer.

 

Dans le quadrant A, l’argent était secondaire, puisque chacun donnait à sa mesure et selon ses moyens, tout à l'impulsion du désir relevant du cœur. Mais au point 1, l'attrait d'un argent "raréfié" et le besoin de pouvoir pour en maîtriser les règles de répartition ont commencé à pervertir le système au prétexte de l’échelle de responsabilité, sous-entendu de supériorité. Des "dirigeants" se sont imposés selon les lois de la ruse et/ou du plus fort, du plus diplômé, du plus... Il ne peut qu’en découler prédation, l’homme même qualifié de civilisé étant encore au stade de loup (animal) pour l’homme.

 

Dans le quadrant B, le système prend de l'ampleur, avec d'autres prédateurs en droit d'exiger leur part du butin. C’est par exemple l’État qui commence à prélever sa part (TVA, taxe professionnelle, impôts divers, charges sociales), sous couvert de reconnaître officiellement l'activité économique. Ou encore le système bancaire, prêteur des besoins de financement, et appliquant au passage son taux de rémunération.

 

 

Dans le quadrant C, la gouvernance installée va tenter de s’en mettre "plein les fouilles" au nom d'actionnaires bienveillants qui réclament aussi leur part, ayant mis de l’argent dans l’affaire et en attendant toujours plus. Cette envie de se faire du "beurre" sans travailler touche toutes les couches de la population, faisant la prospérité des marchands de rêve, sociétés de jeux, casinotiers et paradis fiscaux. En clair, la cupidité s'étend partout. Les maîtres dans ce jeu s’appellent les boursicoteurs, banquiers en tête. Le collaborateur, qui loue sa force de travail, se contente seulement de vivre plus ou moins au mois le mois, en se disant qu’il pourra peut-être acquérir un patrimoine (maison, épargne) et un train de vie (voiture, vacances), afin de permettre le confort à sa famille et de sécuriser sa retraite. Chacun semble plus ou moins y trouver sa part, même modeste, le rêve entretenant l'espoir. Le réveil est brutal quand le pouvoir d’achat tombe en berne, les arbres ne grimpant jamais à l’infini au ciel. Le ver dans le fruit finit par tout dévorer, entraînant par ses dérives et fantasmes l’économie se ratatiner jusqu’au trognon. C'est l'effondrement de la Tour de Babel. Et ce n’est pas en injectant de la monnaie de singe à tout va que cela peut reconstituer le beau fruit initial.

 

L’argent fabriqué est devenu totalement artificiel, déconnecté de la réalité matérielle qu'il érige pourtant dans sa raison d'être, qui plus est de la réalité de la Vie, celle du cœur vivant. La loi de l'offre et de la demande n'est qu'un artifice théorique pour cautionner un système qui décorrèle le rapport entre un bien et sa valeur.  Quant à l'argent papier, ne rapportant pas suffisamment aux spéculateurs dans la taxation des échanges, il a été progressivement remplacé par l'argent électronique, virtuel, permettant une circulation infiniment plus rapide, moins traçable, permettant au passage moultes ponctions invisibles. Par la spéculation et la sophistication des pratiques, il a permis à une minorité de prédateurs de s'enrichir et à une majorité d'illusionnés de s’appauvrir. Même si du botox est injecté tant bien que mal pour tenter de redonner un lifting de façade acceptable, il a une durée d'efficacité limitée. Car en dessous il n’y a plus de muscle, seulement de la mauvaise cellulite. Il amorce le point 4, le retour à l’équilibre, le point zéro. 

 

Un nouveau cycle, dit "nouveau monde", peut alors s’amorcer. Il sera différent du précédent, basé sur la solidarité et la coopération et non plus sur l’individuation et la compétition. En l’occurrence sans l’argent comme dénominateur commun central. C'est une nouvelle étape d'évolution de la conscience humaine, pour expérimenter une nouvelle co-création, nourrie des erreurs et limites précédentes, avec pour paradigme le souci de ne plus (sans cesse) tout consommer, mais de tout entretenir et, au mieux, de tout bonifier. Il implique la prise de conscience que l'homme n'est pas juste un spectateur passif de la Création, simple observateur de la nature, mais une partie intégrante agissante et influente.

Elle est la condition impérative pour nous extraire du système financier vorace qui oblige à produire plus, à extraire plus, à élever plus, à construire plus... et de ce fait à détruire plus notre environnement. Comment imaginer raisonnablement que les entreprises pourront à l'infini continuer sur un modèle de croissance "plus" afin de faire circuler l'argent qui permet de nous faire vivre. Célébrer béatement l'entrepreneuriat et le culte de l'individualisme sans s'interroger sur le bienfondé de l'accessoire attentatoire à notre équilibre planétaire est irresponsable et surtout non-éthique.

Nous en voyons déjà depuis plusieurs années des exemples émerger ci et là. Cette vague montante vient percuter le reflux du modèle précédent, d’où les soubresauts, tensions et agitations. Toute crise est en effet fondement du progrès. C’est la transformation de l’ego-mental prédominant vers un Soi plus rayonnant, caractéristique de plus en plus d’individus en marche sur le chemin de l’éveil. Les autres, engoncés dans leur état de conscience figé dans le matérialisme, incapables de transcendance intérieure pour cause d’addictions extérieures fortes, tentent de résister. Jusqu’à l’implosion...

 

Comprendre la manipulation

Comment discerner les bons, ceux qui nous veulent du bien en nous aidant dans notre reprise de pouvoir individuel, et les moins bons, qui désirent faire perdurer notre état de mouton dans l'enclos ou d'abeille dans la ruche, de subordonné sinon d’esclave derrière l'illusion de la trinité démocratique républicaine Liberté-Égalité-Fraternité ? Il suffit d’inverser ce que l’information générale diffuse, souvent sous couvert de divertissement. Prenons par exemple les nombreux films d’Hollywood qui nous conditionnent à rejeter la vie extra-terrestre, soit en présentant ses créatures comme dangereuses, soit comme gentilles et bien intentionnées (Cf. film "ET"). Dans les deux cas, ce sont des personnages de science-fiction grossièrement caricaturés, destinés à nous divertir à travers la pulsion J'aime/J'aime pas. Comme leur existence ne repose sur aucune validation scientifique, la vie ne pouvant bien entendu exister que dans notre toute petite planète au sein de l'immensité cosmique... , le résultat est que de manière subliminale nous sommes conditionné à refuser toute aide extérieure d'origine surnaturelle ou métaphysique à notre monde tridimensionnel, dûment validé scientifiquement. En corollaire, il ne peut y avoir d'autre aide que celle proposée par les institutions terrestres et leurs représentants, nos soi-disant "sauveurs". Nous sommes ainsi conduit, et de ce fait manipulé, à refuser l’aide apportée par les "bons", en lien avec notre intériorité profonde, pour servir ceux qui nous illusionnent par des promesses n’ayant pour raison d’être que la captation politique et économique de nos intérêts.

Aussi le discernement passe par la compréhension de la méthode utilisée, entre ceux qui nous approchent avec des carottes "scientifiques" et "technologiques", et ceux qui n’apportent que support et conseil désintéressés. Les premiers s’adressent à notre tête, à notre raison, à notre mental, par la promesse de résolution de nos problèmes matériels et de bonheur constitué de nos petits plaisirs personnels et égotiques. Ils nous amènent la facilité, la solution toute prête, mais derrière, il faut "casquer" d’une manière ou d’une autre. Nous sommes d’une manière ou d’une autre leurs serviteurs. Pour les seconds, rien ne nous est demandé en retour, car l’amour véritable est, par nature, inconditionnel. Ceci suppose toutefois de revenir par la voie du cœur à la simplicité, à l’intégrité, à l’instant présent, à la fluidité, et de redevenir responsable de nos choix et décisions en assumant leurs conséquences. Avec eux, il nous est demandé de nous Unifier, de cesser nos joutes égotiques au profit du bénéfice pour le collectif. Cela est beaucoup plus dur, et par-là même moins intéressant pour ceux qui veulent être dans la facilité, illusionnés par les artifices de l'"Ile aux plaisirs".

Ceux qui nous veulent du bien sur le plan matériel ne sont que ceux qui veulent faire perdurer la structuration et les règles de fonctionnement du système actuel pour leur propre bénéfice. Il en découle que notre mode de vie n’est qu’un mode de prédation, de destruction, qui nous amène à l’extinction progressive de toute forme de vie. Les seconds, ceux qui nous demandent d’assumer nos choix, ne sont en fait qu’une partie de nous-même, les "extraterrestres" qui nous invitent à sortir de l’ornière de l’illusion.

Cf. Le modèle pyramidal décodé & Contrôle mental.

 

Nous sommes à la fin d’un cycle, en train d’entrer dans un nouveau de manière irréversible, l'année 2017 représentant une année charnière majeure*. Le processus de sélection naturelle se fait désormais entre celles et ceux qui résistent et s’accrochent, et les autres, qui se projettent et agissent en conséquence en donnant de leur temps et de leur envie de partager, de fraterniser, de respecter. C’est la fin de la tyrannie du mental déconnecté du cœur, de l’ego-mental roi, pour le cœur vivant, voyant la réconciliation du masculin sacré et du féminin sacré, les deux polarités indispensables dans leur union harmonieuse pour la célébration du vivant.

* Cf. Blog - Pourquoi 2017 amorce un changement d'envergure.

 

 

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